POEMES

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Poème de Maurice Carême: Ville.

Ville

 

Trams, autos, autobus,

Un palais en jaune pâli,

De beaux souliers vernis,

De grands magasins, tant et plus.

 

Des cafés et des restaurants

Où s'entassent des gens.

Des casques brillent, blancs :

Des agents, encor des agents.

 

Passage dangereux. Feu rouge,

Feu orangé, feu vert.

Et brusquement tout bouge.

On entend haleter les pierres.

 

Je marche, emporté par la foule,

Vague qui houle,

Revient, repart, écume

Et roule encore, roule.

 

Nul ne sait ce qu'un autre pense

Dans l'inhumaine indifférence.

On va, on vient, on est muet,

On ne sait plus bien qu'il on est

Dans la ville qui bout, immense soupe au lait.

 

Maurice Carême (1899-1978).



12/04/2012
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